Qui n'a eu envie, à la vue d'un moulin à musique, de tourner la manivelle pour égrener trois petites notes de musique…
La mélodie, répétitive, et qui dépasse rarement trois notes, plus toujours justes, fait soudain resurgir un passé lointain. Témoins de la prime enfance, ces objets à la vie souvent écourtée en raison de la maladresse des mains inexpertes de leurs jeunes propriétaires, n'ont en effet que rarement eu le temps de vieillir. Le mécanisme souvent fragile s'est vite retrouvé cassé et l'objet a ainsi perdu de son intérêt. Délaissé, bosselé, il a été abandonné dans un coin ou malheureusement jeté et irrémédiablement perdu.
Outre la mélodie, ces simples objets en métal lithographié ne manquent pourtant pas d’intérêt, précisément en raison de leur lithographie et des thèmes représentés.
Emanant pratiquement tous, pour la France, de la Maison Emile Camelin de Montreuil sous Bois (d’où la marque E.C. made in France), leur décoration est révélatrice du style de l’époque et des goûts des enfants. Scènes animales, fables, comptines, jeux du cirque, jazz, mais aussi sports à la mode, ski, aviron, tennis, sont largement représentés sur ces jouets musicaux.
Les moulins à musique sont la plupart du temps de forme cylindrique, coiffés d’un couvercle serti arrondi d’où émerge la manivelle avec un bouton en bois. Certains, de forme carrée, ressemblent à de petits moulins à café, d’autres encore, pourvus d’un manche, se roulaient ou
se poussaient, ou pouvaient aussi être tractés par un animal.
Objets modestes mais parfois de valeur, ils restent les témoins d'un passé révolu et de jeux innocents, mais engendrent pourtant une grande part de rêve chez les collectionneurs.
A.M.ROUGIEUX